Psychologie du trading - Formation Trading

Le trading ou la liberté de se planter

La psychologie du trading par Caroline Domanine

Présentation de l’approche :

Pour réussir en trading, c’est comme pour marcher : vous aurez besoin de vos 2 pieds.
L’un prend sa force dans l’apprentissage intellectuel et technique : connaître votre typologie de marché, avoir une stratégie d’entrée claire, une politique de risque et un money management cohérent. L’autre puise sa force dans ce que vous êtes, ce que vous aimez, ce que vous ressentez.

Si le premier requiert du travail intellectuel et de l’apprentissage, le second demande une qualité d’être et d’écoute à soi ; une connaissance de vos forces et de vos faiblesses, la correction de certains comportements naturels et instinctifs.

Car soyons lucides, le cahier des charges en trading va à l’encontre de tout ce qui fait de nous des hommes. Ce que nous devons être en trading est contre-nature. A la base, personne n’est vraiment préparé à faire face aux affres du marché. En cours d’apprentissage, nous apprenons, nous rectifions et peu à peu, nous faisons nôtres des réflexes qui n’ont plus rien de naturel.

Dans cette série d’articles, rédigès tout spécialement pour Diamond trading academy, je vais tacher de vous expliquer les principaux pièges que le trader ne manquera pas de trouver sur sa route.

Présentation de la personne :

Je m’appelle Caroline Domanine, je suis trader en compte propre depuis 6 ans et mon parcours dans ce secteur est un peu particulier puisque l’analyse ne m’intéresse que pour ce qu’elle m’apporte. Si j’aime le trading, c’est pour son exigence comportementale. Au fond, ce qui me passionne est la question suivante : « Comment l’homme parvient-il à s’épanouir et à prospérer dans un environnement hostile ? » Pour avoir un trading profitable, j’ai dû comprendre certains leviers humains et chercher des solutions pour les dompter. Il y a 6 ans, j’ai donc débuté une formation sur les thérapies brèves et le neurocognitivism (les neurosciences appliquées au comportement) et il y a 3 ans, j’ai commencé à partager mon travail sur http://psychotrade.fr. Ce partage m’a permis de recueillir des problématiques variées en trading et de travailler avec les traders a la création d’outils de gestion de soi adaptés à chacun. C’est riche de ce long travail que je m’adressen à vous aujourd’hui.

Le trading ou la liberté de se planter.

Les marchés, s’ils ne sont pas des lieux hostiles à proprement parler, nous exposent tout de même à une menace réelle et sérieuse : perdre de l’argent.
Certes,tout projet, toute entreprise nous expose à l’échec et à la perte financière. Sauf que la typologie même de notre activité démultiplie les risques et les pièges.

Le premier de ces pièges est la liberté. En trading, votre liberté est absolue et quasi-totale : vous opérez où bon vous semble, sur des échelles de temps variant de la seconde à la décennie, avec des types de marchés extrêmement variés (notamment en terme de liquidité et de volatilité). Les philosophies opératoires sont infinies, allant de la roulette Russe du hasard jusqu’aux systèmes automatisés complexes. En terme de gestion, l’effet de levier vous laisse libre d’exposer jusqu’à 400 fois votre capital et c’est vous qui fixez vos objectifs et vos seuils de pertes. Vous pouvez trouver des marchés ouverts jours et nuits et rien ne vous empêche de rester 5 jours de suite devant votre station, d’y manger et d’y dormir : bref, aucune limite ne vous est imposé. Pas de patron, pas de règles imposées : c’est le règne de la liberté absolue. Les gains sont illimités, offrant au joyeux trader la richesse, la liberté et l’indépendance éternelle.

La première réaction lorsque l’on expose les faits ainsi peut-être : « je signe où, je commence quand ? » Telle fut ma réaction lorsque j’ai débuté. Sauf que j’ai vite, très vite déchanté et que j’ai appris, au détriment de mon compte en banque, que cette liberté devait être maîtrisée si je voulais un jour gagner 3 kopecks au milieu de ces échanges pharamineux de liquidités. 2 ans plus tard, j’obtenais une petite partie de la réponse dont j’avais besoin : ma liberté donnait trop de pouvoirs à mes instincts primaires.

Regardons ensemble rapidement d’où viennent ces instincts :
Notre cerveau est comme un bâtiment à plusieurs étages ; et nous pourrions dire que le gardien de la cave, c’est le cerveau reptilien, le crocodile. Il a une fonction très simple, celle d’identifier si une situation est dangereuse. Lorsque c’est le cas, il déclenche un signal d’alarme, le stress et nous avons le choix entre fuir, attaquer ou faire le mort.
Ces instincts sont nécessaires et indispensables à notre survie. Nous partageons notre crocodile avec la quasi-totalité du règne animal et c’est lui qui a permis à notre bâtiment de s’élever si haut dans le ciel, alors : « Merci crocodile d’être là pour veiller à mon intégrité physique et mentale »
Dans la nature, l’homme primitif était sur ces gardes, il n’avait ni crocs, ni griffes et nous devons bien reconnaître que cette faiblesse physique a rendu l’homme un peu paranoïaque. Il avait besoin d’une multitude de réussites pour survivre et un seul échec pouvait lui être fatale. Le crocodile a donc pris l’habitude d’être très réactif et envahissant.

Les temps ont passé, l’homme se sédentarise et sa vulnérabilité le pousse à accroître notablement sa sécurité.
Aujourd’hui, les hommes ont érigés des sociétés qui lui permettent de protéger sa vie, mais le crocodile reste tout aussi réactif , tirant le signal d’alarme du stress à tout bout de champs.
Ne croyez pas qu’il le fait pour le plaisir, il agis ainsi pour une raison précise.

Revenons à notre bâtiment :
Au dessus de la cave, il y a beaucoup d’étages et différents niveau décisionnels. Disons que ce bâtiment est le siège d’une énorme multinationale. Entre les services, il y a parfois des désaccords : tel service dit blanc, l’autre dit noir et notre crocodile, qui regarde de sa cave les désaccords des hautes sphères ne cherche pas à comprendre : si les pontes de la boite ne sont pas d’accord, c’est qu’il y a un danger, donc alarme, donc stress. Et oui, il est bien sympa ce crocodile, mais pas très malin, il faut le reconnaître.

Lorsque vous tradez, chacun des niveaux de la boite a son avis sur la question, et les conflits s’installent surtout si le marché n’évolue pas comme prévus.
Cet d’instinct se traduira par des attitudes inadaptées, automatiques et irrationnelles.
Vous avez donc 3 attitudes possible une fois que l’alarme sonne : fuir, attaquer, faire le mort.

Voyons quelques exemples non exhaustifs de la manière dont cela va se matérialiser en trading :

  1. Fuite : clôture trop rapide de la position en gain ou en perte, empêchant au trade de vivre conformément à une stratégie d’entrée. L’idée centrale est « je me casse ! »
  2. Attaque : déplacement ou suppression de votre stop de protection. « Je casse »
  3. Inhibition (faire le mort) : apathie devant la station, aucune réaction ne vient. « Je suis cassé »

Vouloir être libre en trading semble donc signifier que vous laissez le crocodile agir à sa guise, selon les représentations, les croyances ou les ressentis des autres salariés de la boite.

Dans l’article suivant, je vous raconterai l’histoire du mouton qui bêle plus fort que son ombre, en attendant, si vous cherchez 2 ou 3 solutions pour faire taire votre crocodile, je vous donne rendez-vous sur https://neuro-trading.fr/.



À propos de

Caroline Domanine est trader en compte propre depuis 6 ans et son parcours dans ce secteur est un peu particulier puisque l'analyse ne l’intéresse que pour ce qu'elle lui apporte. Scalpeur, principalement sur le Dax, elle travaille les micro-mouvements, dans le sens de la tendance. Si elle est passionnée de trading, c'est pour son exigence comportementale avec une question de fond : comment l'homme parvient-il à s'épanouir et à prospérer dans un environnement hostile ? Pour avoir un trading profitable, elle a dû comprendre certains leviers humains et chercher des solutions pour les dompter. Il y a 6 ans, elle a donc entamé une formation sur les thérapies brèves et le neurocognitivism (les neurosciences appliquées au comportement) et il y a 3 ans, elle a commencé à partager son travail sur http://psychotrade.fr. Ce partage lui a permis de recueillir des problématiques variées et de travailler avec les traders à la création d'outils de gestion de soi adaptés à chacun. Partagée entre son trading, l'écriture ou la recherche et le soutien qu'elle apporte aux traders, cette coach pas tout à fait comme les autres nous livre certaines pistes de réflexion qui ne manqueront pas d’élargir votre vision sur la question psychologique du trading.


'Le trading ou la liberté de se planter' have 3 comments

  1. 2 octobre 2014 @ 11:29 Jean Marie MICHEL

    Bonjour Caroline
    Merci pour cette approche fine et précise des mécanismes comportementaux…! Vous savez aisément rendre accessible les processus associés au conscient et à l’inconscient de façon à ce qu’ils soient directement compris et assimilés… quand à l’intégration et la mise en action je suppose que cela relève d’un travail de coaching et d’expérimentation.
    Cela me fait penser à K. VAN THARP qui disait dans son livre réussir en trading le système est responsable à 10% du succès le money management à 30% et la psychologie à 60 %… quelques années plus tard il indiquait qu’ il savait désormais que la psychologie constituait 100% du succès car si dès le départ il y a un biais inconscient qui se manifeste dans la création du système ou de la stratégie, inévitablement les résultats s’en feront l’écho et souvent pour le pire.
    Bien cordialement. Jean marie MICHEL.

    Répondre

    • 8 octobre 2014 @ 4:03 caroline

      En effet, j’ai constaté, depuis plus de 2 ans que je travaille avec les traders, que la connaissance de biais inconscients devaient être pris en compte dés le départ et que c’est le système de trading qui doit coller à la personne et non l’inverse.
      C’est à présent une approche commune dans les pays anglo-saxons, qui tarde à pointer en France, mais je ne désespère pas;-)

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  2. 26 novembre 2014 @ 3:58 Mickael

    Merci pour ce type d’articles, trop peu de professionnels sont spécialisés dans la psychologie du trading, et c’est bien dommage. Je suis certain que parmi les traders qui ont abandonné, nombre d’entre eux n’en seraient pas arrivé là s’ils avaient suivi une formation psychologique adaptée. Le facteur psychologique est tellement important !

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