Le trading ou la liberté d’assumer son rôle dans le troupeau

La liberté d’assumer son rôle dans le troupeau

Dans l’article précédent, j’évoquais le mécanisme du stress, si préjudiciable aux traders. Si vous ne l’avez pas lu, sachez qu’il n’est pas trop tard pour bien faire et que vous pouvez le lire en cliquant ici.

J’y évoquais l’image d’un bâtiment, métaphore des étages décisionnels de notre conscience. À la cave, il y a le crocodile, qui a pour fonction de réagir face au danger, et au premier étage, nous pouvons trouver l’instinct grégaire dans la zone paléo-limbique, autrement dit, notre mouton. 

Le mouton régit notre place instinctive dans le groupe. L’homme étant un animal social, certaines règles implicites lui dictent son niveau de droits et de devoirs. Ainsi, nous pourrions positionner ce mouton à la croisée de 2 axes : l’axe de confiance en soi, l’axe de confiance dans le groupe.

La position de ce mouton est primordiale dans notre choix de philosophie opératoire en trading et je vais rapidement vous expliquer pourquoi.

Un individu ayant instinctivement beaucoup de droits (autrement dit, un dominant) n’agit pas de la même façon que celui qui a beaucoup de devoirs (un soumis) ; l’impact sur les choix d’exposition et de politique de risques est important et ne doit pas être négligé. De la même manière, une personne qui se méfie du groupe (marginale) aura forcément une stratégie d’entrée en position très différente de celle qui est très confiante (axiale).

En trading, bien connaître son mouton est important pour 2 raisons principales :

- Faisant partie des couches basses de conscience, on ne peut pas intervenir réellement dessus pour le modifier : il est fixe, on estime qu’avec un chemin de vie normale, après 17/20 ans, nous ne pouvons plus le changer, il est donc une donnée primordiale pour opérer sereinement.

- Connaître votre positionnement instinctif et naturel en terme de droits et de devoirs vous permettra de mieux vous adapter à vos règles opérationnelles et aux configurations de marchés. Écouter votre mouton bêler de désespoir vous donnera la possibilité de le calmer pour qu’il influence le moins possible vos prises de décisions immédiates.

Vous créer donc un système qui calme votre mouton pour qu’il ne vienne pas semer le trouble dans tout le bâtiment. Car voilà qui est ennuyeux, il n’est absolument pas rationnel. Il ne réagit aucunement à l’analyse de la situation, avec recul et stratégie. Il n’est qu’au premier étage et son unique rôle est de se positionner dans les rapports de force et de confiance.

Explorons donc rapidement les 4 positionnements de cette croix :

- Confiance en soi :

Le dominant : Comme son nom l’indique, c’est le big boss : il a tous les droits et celui qui le défie trouve à qui parler. Tous les moyens sont bons pour rester en haut de la hiérarchie : manipulations et intimidations en tout genre sont au programme.

Le soumis : À l’opposé, il n’a que des devoirs et ne revendique aucune forme de privilège. La seule chose qu’il attend est la protection du dominant.

- Confiance en l’autre :

Le marginal : c’est le guetteur de la meute, à l’écart, il observe, il a la sensation que le danger peut le surprendre à chaque instant, il y est très attentif.

L’axial : Pour lui, le danger n’existe pas, il a confiance en tout est en tout le monde, il est relié à l’univers et aux autres, il se fond dans le groupe.

Ici je montre des extrêmes et des caricatures afin d’imager la dynamique globale. Il faut aussi garder à l’esprit que le mouton est très relatif : dominant ou soumis par rapport à un autre (on trouve toujours plus dominant que soi) il y a pourtant un point de consigne instinctif positionné dans l’une ou l’autre des familles.

Je suis certaine que ce petit cours de sociologie des groupes vous passionne, mais voyons maintenant ce qu’il en est sur votre trading avec un exemple précis :

Imaginez un mouton « marginal » qui choisit d’appliquer une méthode de trading en suivi de tendance en swing, sur un graphique en H1.

Il choisit un marché assez volatil, disons le Dax future, et sa stratégie lui dit de positionner un target à 100 ticks et un stop à 50 ticks. Il a back-testé sa stratégie et il l’a bien comprise en travaillant des mois en démo (et oui, c’est un marginal, ne l’oubliez pas, il ne va pas se lancer en réel aprés 5 min de test).

Il est tout à fait possible que le marché aille a son target dans l’heure qui suit, mais ce ne sera généralement pas le cas. Rationnellement, il le sait, il est préparé. Il va donc devoir rester longtemps en position avec une stratégie qui « parie » sur l’idée qu’il n’y aura pas de retournement majeur. Ce guetteur instinctif sera attentif aux moindres retracements, et le mouton en bas du bâtiment va bêler de toutes ses forces pour crier : «  mais non, ne faîtes pas confiance, le danger est partout, ça va se retourner ! »

Le trader aura donc une forte envie de couper sa position largement avant le target, et paniquera en perte latente : cette philosophie opératoire ne convient pas à son mouton.

Étrange me direz-vous ; il l’a testé en démo pendant des mois, et ça fonctionnait. Et pour cause, un compte démo n’a aucun impact sur votre compte en banque et le mouton, même s’il n’est qu’au premier étage, possède tout de même des yeux pour voir et 2 ou 3 neurones pour comprendre qu’il ne va pas se fatiguer pour si peu: ce n’est pas réel, votre instinct grégaire n’est donc pas mobilisé.

Parvenir à appliquer une stratégie en démo ne signifie donc pas que le trader gagnera de l’argent avec, car certains instincts ne seront mobilisés que lors d’une exposition réelle. Ce qui explique en partie le décalage énorme entre la démo et le réel.

Si vous souhaitez faire plus ample connaissance avec ce mouton, je vous invite sur https://neuro-trading.fr/ et je vous donne rendez-vous dans l’article suivant pour continuer notre promenade dans ce charmant bâtiment rempli de mystères cachés.